L’intelligence artificielle pour une meilleure précision de la délimitation des organes à risques.
Depuis 1 an, les équipes du Centre utilisent une nouvelle pratique, l'intelligence artificielle afin de contourer les organes à risque. Thomas Lacornerie, chef du service de physique médicale et le docteur Xavier Liem, oncologue radiothérapeute au Centre Oscar Lambret nous en disent plus à ce sujet.
L'automatisation de la définition des organes à risque
La délimitation des organes à risque également appelé contourage est une étape indispensable de la prise en charge en radiothérapie pour créer le plan de traitement.
« Le Centre Oscar Lambret s'est doté d'un logiciel d'Intelligence Artificielle (Limbus) de contourage automatique en radiothérapie. La délimitation des organes à risque grâce à ce logiciel d'IA permet d'offrir des résultats très satisfaisants. » annonce Thomas Lacornerie.
« Les contours sont générés automatiquement et envoyés immédiatement au système de planification de traitement après chaque passage des patients au scanner. Ce programme a été configuré et implémenté dans le flux de travail quotidien » poursuit Thomas Lacornerie.
De nombreux bénéfices
Cet outil désormais ancré dans les pratiques médicales offre ainsi un gain de temps important pour les médecins permettant un délai de prise en charge plus rapide pour les patients. Auparavant le contourage était réalisé manuellement par ces professionnels. Cette pratique complexe nécessitait plusieurs heures de travail. « Aujourd'hui utilisé en routine clinique, cet outil est à 80% plus rapide que les outils précédents. Il permet de délimiter des organes à risque plus rapidement comme par exemple le plexus brachial en moins de 5 minutes » précise Thomas Lacornerie. « Cet outil permet d'aborder les divers enjeux de l'implémentation de l'IA en clinique : formation des professionnels à son utilisation, défis autour de l'apprentissage des internes et jeunes médecins sans accuser de pertes de savoirs et savoir-faire utilisés jusque-là, pour citer quelques exemples », ajoute le docteur Xavier Liem.
« Le médecin peut se baser sur cette réalisation pour la planification des traitements lui permettant ainsi de se consacrer à la définition de la cible, autrement dit la tumeur. Cette pratique dynamique et adaptative facilite également les études de planification de traitement : elle permet de tester des scénarios avec un résultat rapide. L'utilisation de l'IA a le potentiel de transformer en profondeur de nombreuses pratiques de la cancérologie (imagerie, pathologie, modèles pronostiques, et/ou prédictifs), et la découverte de ce potentiel est un enjeu majeur de la décennie à venir. » concluent Thomas Lacornerie et le docteur Xavier Liem.