Trois questions à Marine Mangenot, art-thérapeute en oncopédiatrie

Marine Mangenot, art-thérapeute au Centre Oscar Lambret, intervient chaque semaine en pédiatrie et dans l'unité des soins palliatifs pour accompagner les patients et leur famille. L'une de ses spécificités est de prendre en compte les patients mais aussi l'entourage pour leur offrir un espace sécurisant et un support artistique pour que chacun puisse s'exprimer sur ce qu'il vit quelle que soit sa place dans la famille.  

 

Qu'est-ce que l'art-thérapie et quels sont les enjeux ?

 

L'art-thérapie est un soin de support. Cette discipline permet l'exploitation du potentiel artistique avec une visée humanitaire et thérapeutique. C'est un soin complémentaire aux traitements qui a pour objectif d'améliorer le bien-être du patient et de son entourage.

Je rencontre les patients de manière individuelle ou collective. J'anime également des groupes d'art-thérapie pour les parents et les frères et sœurs des patients.  

 

Comment se déroulent vos interventions collectives auprès des familles ?

 

Ces groupes sont constitués de trois à six personnes et les interventions durent entre 1h30 et 2h. Elles se déroulent en 4 étapes : une présentation générale du cadre thérapeutique de la séance, une pratique artistique sur une thématique (annonce, famille, maladie, émotions etc.),  un temps d'expression autour de la production et un temps de clôture de la séance.

Les groupes d'art-thérapie fratries sont un projet innovant en France. Les frères et sœurs se sentent souvent démunis et seuls face à l'épreuve de la maladie. L'intérêt de ces séances est de prendre en compte l'entourage des patients afin qu'ils puissent trouver un espace d'expression autour de leur vécu. Ces groupes sont aussi des espaces de prévention de difficultés rencontrées par les enfants afin de les accompagner ou les orienter au mieux.

Les évolutions au fur et à mesure des séances sont assez remarquables. Les enfants prennent confiance et arrivent plus facilement à se livrer : cela favorise la fluidité des échanges entre la famille et le patient et permet ainsi de diminuer ou désamorcer des  conflits ou incompréhensions dans la famille.

 

Récemment, vous avez sorti un livre « Domino a un frère gravement malade ». Quel est l'objectif de cet ouvrage ?  

 

Passionnée d'écriture, ce livre est un projet que j'avais en tête depuis plusieurs années. En 2015, j'ai obtenu la bourse « Déclics jeunes ! » d'un montant de 7600€ qui m'a permis de concrétiser la production du livre.

Il est destiné aux 3-6 ans. C'est un outil pour accompagner les frères et sœurs de jeunes patients gravement malades.

Ce livre raconte l'histoire de Domino en quatre étapes : l'attente, l'annonce, les traitements et la visite à l'hôpital. Le lecteur est amené à suivre Domino, un petit ours qui a un frère gravement malade, à travers les différentes étapes de la maladie. A la fin de certaines pages, une petite question est posée afin de faciliter l'échange et l'expression de l'enfant sur ce qu'il ressent.

Le livre a été édité à 1 000 exemplaires et il est diffusé à titre gracieux dans les services de cancérologie pédiatrique des centres hospitaliers depuis janvier 2017. Les retours sont très encourageants et certains centres hospitaliers m'ont recontacté pour avoir davantage d'exemplaires. Par ailleurs, j'aimerais susciter l'intérêt d'un éditeur pour que ce livre soit diffusé au plus grand nombre et accessible facilement.

Actuellement, plus de la moitié des exemplaires a été distribuée. Il reste encore des exemplaires disponibles et il est possible d'en commander directement sur mon site web.

Publié le 12 mai 2017

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