La prise en charge de la douleur après une intervention par laparotomie

Chez la majorité des patients opérés par laparotomie (opération à ventre ouvert), les douleurs sont importantes et nécessitent une prise en charge spécifique.  Celle-ci associe un traitement de fond avec un traitement pris à la demande.

Plusieurs techniques existent pour traiter la douleur après une laparotomie.  Ces différentes techniques peuvent être discutées en consultation d’anesthésie
Avec une information adéquate et les conseils de l’anesthésiste, un choix posé permet d’anticiper la prise en charge de la douleur.  Le traitement de la douleur a pour objectif de permettre une récupération indolente et une mobilisation facile.

Une anticipation de la prise en charge est une des premières conditions pour un traitement efficace.

Plusieurs solutions existent pour assurer un traitement de fond : perfusions intraveineuses à intervalle fixe d’analgésiques, analgésie péridurale, perfusion continue d’analgésiques.  Ce traitement de fond peut être complété par une anesthésie des nerfs de l’abdomen pendant l’anesthésie.

Pour le traitement à la demande, plusieurs possibilités existent aussi :


L’analgésie péridurale
 

Parmi les techniques utilisées par les équipes du Centre, l’analgésie péridurale fait partie des solutions reconnues comme les plus efficaces.  Elle consiste à placer un petit cathéter au niveau du dos, permettant d’injecter des médicaments antidouleur, afin de diminuer la douleur après l’intervention, en général jusqu’au troisième ou quatrième jour postopératoire. De nombreuses études ont montré que l’analgésie péridurale est plus efficace que d’autres techniques.  La récupération postopératoire s’en trouve facilitée.  Elle évite également le recours à des médicaments connus pour favoriser de la somnolence, de la confusion et de la fatigue.

 

L’anesthésie des nerfs au niveau de la paroi abdominale (tap bloc)
 

Que ce soit comme alternative à l’analgésie péridurale ou comme solution en cas d’incision plus limitée, des injections peut être faites à proximité des nerfs de la paroi abdominale.  Ces injections permettent d’anesthésier ces nerfs pour une période d’une vingtaine d’heures. 

Pour les interventions avec une incision limitée, cette technique permet de réduire significativement les douleurs postopératoires et diminuer les besoins de recours à des antalgiques de secours. 

 

L’analgésie par voie intraveineuse auto-contrôlée
 

En plus du traitement de fond par des perfusions intermittentes et / ou continues d’analgésiques, l’anesthésiste peut proposer une analgésie autocontrôlée intraveineuse.  Le principe de cette solution est de permettre au patient de s’auto-administrer une petite dose d’un analgésique puissant (la morphine) par voie intraveineuse grâce à un appareil branché sur la perfusion.

L’avantage principal réside dans la possibilité que le patient peut contrôler lui-même son analgésie.  Par cette méthode d’utilisation de la morphine, la dose reçue est la plus adaptée à l’état de douleur sans surdosage. 

Combinée à un traitement de fond, la pompe antidouleur reste une technique efficace pour aider à traiter la douleur.  Par le contrôle qu’il peut exercer sur la douleur, le patient reste maître de son évolution.  Moins efficace que l’analgésie péridurale, la pompe antidouleur constitue une alternative et une solution de secours en cas d’inefficacité des autres techniques et/ou de persistance de douleurs importantes.