Le cancer des ovaires
De tous les cancers gynécologiques, celui des ovaires est de loin le plus redoutable. Ne se manifestant pas par des symptômes précoces spécifiques, il évolue le plus souvent sans éveiller l’attention et le diagnostic est souvent porté à un stade avancé. Chaque année, 4 000 Françaises en meurent, faisant de lui la 1ère cause de décès par cancer gynécologique.
Les facteurs de risque
Dans les formes communes, le risque général pour toute femme de développer un cancer de l'ovaire est de 1,4% sur toute une vie. Mais il monte à 40% en cas de mutation sur le gène BRCA1 et 20% sur le gène BRCA2. Il est de 10% chez les femmes atteintes du syndrome de Lynch. Il n'y a pas de signes spécifiques de cette maladie qui survient, pour les formes communes, généralement vers 65 ans (sauf chez femmes mutées où il est plus précoce). Tout symptôme abdominal (douleur, gonflement rapide) ou pelvien (perception d'une masse, troubles urinaires ou digestifs) doit conduire à consulter son professionnel de santé. On sait qu'une longue vie d'ovulations (règles précoces, ménopause tardive, pas ou peu de grossesse, pas de contraception hormonale) expose à cette pathologie. À l'inverse, une contraception hormonale ou la ligature de trompe réduisent ce risque.
Les moyens de prévention
Nous avons constitué une base de données comportant plus de 9000 familles en Hauts-de- France chez lesquelles nous avons recherché des mutations génétiques. Ce travail de collecte de données est essentiel pour nous : nous pouvons agir sur l’amélioration des programmes de dépistage existants et mettre en place des programmes spécifiques de recherche clinique pour les femmes à risque. Nous pouvons conseiller aux femmes ayant un risque génétique de contracter un cancer de l'ovaire une ablation préventive des ovaires. Des études ont confirmé que pour une femme ayant hérité de mutations génétiques BRCA1 ou BRCA2 ou du syndrome de Lynch, cette chirurgie prophylactique réduit considérablement le risque de développer un cancer de l'ovaire.
Le traitement
Le traitement repose sur une chirurgie (essentielle car c'est le résidu en fin d'intervention qui conditionne le pronostic) et une chimiothérapie. Toutefois, en fonction de l’étendue de la maladie, l’ordre de réalisation de ces traitements peut varier. Cette décision est discutée, comme pour tout cancer gynécologique, en réunion pluridisciplinaire associant chirurgien, radiothérapeute, chimiothérapeute, radiologue et pathologiste.
En savoir plus
Le cancer de l’endomètre
L'endomètre est le revêtement intérieur de la paroi du corps de l'utérus. Un cancer se développe lorsqu'une des cellules de l'endomètre initialement normale se transforme puis se multiplie de façon anarchique jusqu'à former un amas de cellules anormales appelé tumeur. Le plus souvent, les cancers de l'endomètre prennent naissance à partir d'une cellule de la première couche de l'endomètre, l'épithélium. Ils sont alors qualifiés de carcinomes ; ce sont les formes les plus fréquentes de cancer de l'endomètre.
Les facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque du cancer de l'endomètre sont le surpoids/l'obésité, le diabète et un traitement par tamoxifène (un médicament d'hormonothérapie utilisé dans le traitement de certaines formes de cancer du sein, les formes dites hormonodépendantes, en particulier chez les femmes non ménopausées). Dans de rares cas, le cancer de l'endomètre est lié à une maladie génétique : le syndrome de Lynch. Il s’agit d’une maladie héréditaire rare qui augmente le risque de développer certains cancers, en particulier le cancer colorectal et le cancer de l'endomètre. En raison du risque élevé de développer un cancer de l'endomètre, une surveillance est recommandée dès l'âge de 30 ans pour les femmes atteintes du syndrome. À l'inverse, il est avéré que l'activité physique réduit le risque de cancer de l'endomètre.
Les moyens de prévention
Tout saignement gynécologique après la ménopause, même très minime, doit conduire à une consultation chez un gynécologue pour effectuer un examen, une biopsie d'endomètre, geste presque indolore mené par les voies naturelles. Le bilan comportera dès que possible une IRM lombo-pelvienne (ou au moins une échographie, si cet examen est impossible). Ce diagnostic aisé, réalisé tôt, dans l'évolution de la maladie, explique le bon pronostic général de cette pathologie.
Le traitement
La prise en charge du cancer de l’endomètre repose sur les trois principaux traitements du cancer : la chirurgie, la radiothérapie, la curithérapie et les traitements systémiques (chimiothérapie, hormonothérapie) ; et est choisie lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire. Le traitement de référence repose sur l'ablation de l'utérus, des ovaires et si possible, de tous les autres foyers cancéreux extra-utérins. On pourra également enlever à titre préventif les autres organes et tissus dans lesquels des métastases se forment fréquemment. La chirurgie peut être complétée par une radiothérapie qui réduit le risque de récidive.
En savoir plus
Le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est principalement une maladie virale, provoquée par une infection des cellules du col utérin par le papillomavirus humains (virus HPV). Ce virus se transmet essentiellement par voie sexuelle, dès les premiers rapports. Le plus souvent invisible, il peut être soigné s’il est dépisté à temps ! Il existe deux moyens de limiter ce risque : un frottis de dépistage, tous les trois ans pour toutes les femmes de 25 à 65 ans, et un examen gynécologique annuel.
Les facteurs de risque
Dans près de 99 % des cas, ce cancer est lié à une infection persistante par le papillomavirus humain ou HPV. Ce virus, très contagieux, se propage par simple contact sexuel. Chez la femme, la majorité des infections au niveau du col guérissent spontanément. Mais dans 10 % des cas, le virus s’installe durablement et provoquera des lésions précancéreuses ou cancéreuses. Si le papillomavirus est le facteur de risque principal, d’autres cofacteurs importants interviennent également, en particulier le tabagisme.
Les moyens de prévention
Au-delà du vaccin fortement recommandé pour les adolescents à partir de 11 ans, un dépistage par frottis tous les 3 ans est indispensable. Il s'agit du moyen le plus efficace pour identifier les lésions précancéreuses induites par les HPV. Le cancer du col de l’utérus est aujourd’hui largement évitable si les femmes effectuent régulièrement un dépistage par frottis cervico-vaginal : il est recommandé aux femmes de 25 à 65 ans d’effectuer ce dépistage tous les 3 ans après 2 frottis normaux à un an d’intervalle. Depuis mai 2018, le dépistage du col de l’utérus fait l’objet d’un dépistage organisé au niveau national : la population cible reçoit chaque année une invitation au dépistage par courrier si le dépistage n’a pas été effectué au cours des trois dernières années.
Le traitement
Si le diagnostic du cancer est confirmé, les équipes du Centre proposent aux patientes des parcours de soins complètement personnalisés. Cette prise en charge pluridisciplinaire permet d’améliorer les résultats thérapeutiques et de diminuer le risque de complications. Ce traitement, selon les caractéristiques de la lésion, peut aller de l'ablation d'une partie du col utérin (conisation) jusqu'à l'ablation totale de l'utérus et des tissus qui l'entourent (hystérectomie élargie), éventuellement préparée par une curiethérapie préopératoire. La préservation de la fertilité est discutée, pour de petits cancers chez les femmes très jeunes. En cas de métastases, une chimiothérapie seule traitera l’ensemble de l’organisme. Le choix stratégique du traitement est toujours posé en concertation pluridisciplinaire entre chirurgien, radiothérapeute, chimiothérapeute, radiologue et pathologiste.
En savoir plus